Auteur : Sarah Cohen-Scali
- Broché: 480 pages
- Editeur : Gallimard Jeunesse (31 mai 2012)
- Collection : Scripto
Résumé :
Le roman débute en 1936 à Steinhöring, en Bavière, dans le premier foyer du programme « Lebensborn », initié par les services de Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis y mettent au monde
les représentants de la race aryenne, afin de créer une jeunesse parfaite, destinée à régénérer l Allemagne, puis l Europe occupée par le Reich. Max, un bébé qui s apprête à naître, déjà nourri
de la doctrine nazie dans le ventre de sa mère, tient absolument à voir le jour le 20 avril, date anniversaire du Führer, afin d être un prototype parfait. Max, rebaptisé Konrad, grandit, sans
affection, sans tendresse, sans maman, selon les critères d éducation de la doctrine nazie. A quatre ans, il devient la mascotte du foyer. On l'utilise pour aider à kidnapper des enfants
polonais. A six ans, il fait un séjour à Kalish, une école où sont germanisés les enfants kidnappés. Là, il rencontre Lukas, un jeune Juif polonais rebelle, qui a tous les critères physiques de
la race aryenne. Konrad se prend d amitié pour lui. C est la première fois qu il s attache à quelqu un. A partir de cet instant, ses croyances nazies vont être sérieusement ébranlées...
Attention, ce livre ne convient pas aux jeunes lecteurs. A partir de 15 ans.
Cf : Amazon.fr
Mon avis :
Dès le commencement du récit, le lecteur est destabilisé. Le narrateur nous livre un témoignage à l'état brut allant jusqu'à l'insoutenable à certains moments.
Max, l'embryon-narrateur, naît en 1936 dans un "Lebensborn", un foyer où des femmes aryennes donnent naissance à des enfants qui sont ensuite offerts au Führer. Max est particulier car il est né
le même jour qu'Hitler et reçoit donc la visite de celui-ci. Il ne pleure pas, n'exprime aucun sentiment, est embrigadé même avant sa naissance ; c'est un pur exemple du bon nazi. Son père, c
'est Hitler, sa mère, l'Allemagne.
Nous suivons Max jusqu'à ses neuf ans et sa rencontre avec Lukas, un enfant polonais juif kidnappé par les Nazis car d'apparence aryenne afin d'être "germanisé". Lukas bouleversera les croyances
de Max et celui-ci commencera à ouvrir les yeux.
Ce roman historique est fortement documenté. Il rend compte d'un pan méconnu, terrifiant et sidérant de la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur est entraîné dans une série d'aventures toutes plus
noires les unes que les autres, ce qui lui fait prendre conscience d'une réalité effrayante.
De plus, les horreurs défilent à travers les pages en un flot continu avec la volonté profonde de provoquer via les propos cyniques et racistes de Max. C'est cela qui rend mal à l'aise mais grace
aux qualités littéraires du récit, l'auteure nous entraîne vers une réflexion humaniste.
On notera la couverture pertinente qui, d'une part, attire le regard et, d'autre part, colle parfaitement au roman.
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