- Auteur : Marie-Christine Helgerson
- Illustrateur : Yves Beaujard
- Editeur : Flammarion
- Collection : Castor Poche
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Auteurs : Laure Bazire et Flore Talamon
Editeur : Nathan Jeunesse
Collection : GF historique
Description de l'ouvrage :
Enquête, complots et histoire d'amour : le destin d'une héroïne passionnée et rebelle au XVIIIe siècle.
1759, à Paris : les Philosophes tentent de publier leur Encyclopédie malgré la censure. Judith Amelot, fille d'imprimeur, se passionne pour le métier de son père. Mais ce dernier est brutalement arrêté, accusé d'avoir imprimé des ouvrages interdits. La jeune fille doit assumer seule la responsabilité de l'imprimerie, à dix-sept ans et face à l'hostilité des ouvriers. Désespérée, elle reçoit une lettre qui lui redonne courage et dans laquelle l'auteur, anonyme, lui déclare sa flamme. Pourtant, Judith n'est pas au bout de ses peines. Quelqu'un cherche manifestement à anéantir la famille Amelot. Qui ? Et pourquoi ?
C.f : Amazon.fr
Merci aux éditions Nathan pour cet envoi
Mon avis :
L’action se situe au milieu du XVIIème siècle sous le règne de Louis XV et des encyclopédistes.
Balthazar Amelot est un imprimeur reconnu travaillant à Paris. Même s’il est favorable aux encyclopédistes, il reste prudent sur ce sujet et n’imprime que les ouvrages acceptés par la censure et le pouvoir royal. A l’époque, un libraire était, à la fois, un éditeur, un imprimeur, un distributeur et un diffuseur de publication. C’est donc un cadre original (en littérature de jeunesse) et trépidant pour le lecteur. De plus, les auteures se sont fortement documentées ce qui signifie que Judith croise d’Alembert, Mme Geoffrin, M. de Quatreterre et nous croisons les noms de Diderot, Montaigne et les chemins des salons. Elles ont véritablement respecté le plus possible la réalité historique de l’époque.
L’Encyclopédie marque, d’une certaine manière, le début de la Révolution avec l’ouverture des idées et la propagation du savoir pour tous, chose que le pouvoir (anti-encyclopédistes) tente de freiner au maximum mais les publications interdites en France sont finalement imprimées aux Pays-Bas pour revenir, sous le manteau, en France.
Tout au long du roman, Laure Bazire et Flore Talamon développent deux intrigues : d’un côté, l’arrestation de Balthazar Amelot effectuée par lettre de cachet ; de l’autre, la falsification de l’avant-propos du livre Les lettres du palétuvier de Bec de Quatreterre. Beaucoup de mystères, de rebondissements avec un soupçon de romance, voilà ce que propose le roman.
Judith va reprendre avec sa mère et ses sœurs l’imprimerie pendant l’emprisonnement de son père. Déterminée, têtue, passionnée, courageuse, entière, pleine de conviction, fleur bleue et encore bien insouciante, elle n’en est pas moins attachante avec son envie de sauver « son » imprimerie. Elle n’aura de cesse de se battre pour faire tourner l’imprimerie, faire libérer son père et trouver le saboteur.
Ce roman s’adresse aux passionnées de livres, de liberté, de savoirs et d’Histoire. C’est un bon roman historique, original de par son thème et trépidant se déroulant dans le monde du livre à une époque bouillonnante.
Après « Les Lumières de Paris », je me suis lancée dans une autre série historique de Gwenaële Barussaud intitulée « Les aventurières du Nouveau-Monde ».
Ce tome 1 décrit les aspirations de jeunes filles nobles désargentées nommées « Filles du Roy » ayant acceptées pour diverses raisons de venir aider à la colonisation de Nouveau-Monde côté français : le Canada et plus précisément l’actuelle province du Québec.
Le lecteur est plongé sans corde de rappel dans un monde complétement dépaysant avec des paysages immenses et la dure vie du Canada au XVIIème siècle. Terre nue remplie d’espérances et de déceptions, rien n’est épargné aux premiers colons et l’auteur le transmet au lecteur dans un langage soigné grâce à des chapitres courts servis par une plume toujours aussi belle, vive et fluide.
De plus, la conversion d’Iris puis la présence des sœurs a été pour moi un plus indéniable au récit car c’est bien sous couvert de la christianisation que la colonisation s’est faite ; les deux sont intimement liés. L’accent donné à l’évangélisation du Québec ainsi qu’à la colonisation mais c’est surtout le travail des pères jésuites qui est mis en lumière et la farouche opposition des Iroquois à l’implantation française.
Le plus indéniable du roman : la véracité historique avec les personnages historiques ayant réellement vécus (Paul de Chomedy, sieur de Maisonneuve) ou Marguerite Bourgeoys et les alliés Hurons et Algonquiens, l’hôpital et l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie et son école qui côtoient des personnages fictifs comme Iris.
Véritable bon moment de lecture, l’histoire se met au service de la grande afin de nous faire découvrir de nouveaux horizons.